chaos

L’homme est à la fois une machine à ordonner le chaos et un propagateur de désordre. Comme tout phénomène chaotique, il oscille sans cesse entre des états imprévisibles, comme un volume d’eau qui bout. Selon la règle du mouvement brownien qui agite les molécules d’eau : vous pouvez prévoir le mouvement statistique général mais pas le comportement individuel de chaque particule.

Si l’homme subit de telles fluctuations entre l’extase et la dépression, c’est à cause de la façon dont nous considérons la nature de la conscience. Nous pensons qu’elle est un réflexe, comme la respiration, mais c’est une erreur. En effet, elle implique un effort constant, comme la nage, si le voyageur cesse de faire cet effort, il sombre.

L’homme marche des jours et des jours entre les arbres et les pierres. Son oeil s’arrête rarement sur quelque chose, et seulement quand il y reconnait le signe d’autre chose : une empreinte sur le sable indiquant le passage d’un autre être, un lac annonçant un ruisseau, les premiers bourgeons la fin de l’hiver. Tout le reste est muet et interchangeable ; les arbres et les pierres ne sont que ce qu’ils sont.