Dans un monde qui n’a jamais autant produit d’écrits, l’oral reste vital. Ne plus parler, c’est la mort assurée. L’oralité a toujours primé sur l’écrit, qui n’a que six mille ans d’existence. Les gens vivent dans l’oralité. Elle informe, formule la pensée, établit les territoires, séduit, sexualise les relations, positionne.
Le non-dit, l’omission, le silence , le mensonge, le sous-entendu, l’argot : la parole n’est pas plus sûre que l’écrit qui connaît bien les euphémismes, les tabous, les néologismes, les antiphrases, les codes secrets. L’homme s’invente les masques qu’il peut selon les circonstances et les états pour trouver sa position et se composer un visage dans la durée.
Dans un monde qui n’a jamais produit autant d’images, nous nous trouvons dans une condition que nous partageons tous : nous sommes à notre tour un media, retransmettant à notre tour des images, parfois étant même possédés par ces images. Ces images passent par nos corps, les traversent et parfois sont traversées par eux.
L’état dit de pensée associative (associative thinking) reflète l’hyperconnectivité qui régit notre monde. Le mouvement relie ces points de la pensée, ces images de la pensées, ces mots de la pensées dans un corps. L’écriture est la marche de la pensée. La marche est la pensée du corps.